Entrevue avec Miss Boll
15/09/2025
Vous l'avez sans doute croisée lors d'un tournoi. Miss Boll crée de nombreux objets en relation avec le jeu d'échecs dans une véritable démarche artistique. Merci à elle pour cette entrevue.
Jean Olivier Leconte : Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Miss Boll : Les joueurs d'échecs me connaissent sous le nom de Miss Boll, mais mon vrai nom est Betty Ollier Lopez (d'où les initiales BOLL !) J'ai une carrière professionnelle atypique, ayant pendant longtemps travaillé dans des stations de ski des Hautes-Alpes, puis effectué un parcours de commerciale à Paris et à Toulouse, dans des secteurs très divers. Et ceci n'est qu'un raccourci… J'ai tout arrêté en 2004 pour créer Miss Boll Créations, un atelier entièrement dédié au jeu d'échecs : l'objet et son histoire.
JOL : Comment as-tu découvert l'univers du jeu d'échecs ? Joues-tu toi-même aux échecs ?
MB : J'ai deux fils, qui ont commencé à jouer très tôt en club (petit poussin et poussin !). Naturellement, je me suis intéressée à ce jeu et à son histoire, et j'ai commencé à faire des croquis « in situ », au début pour passer le temps dans les compétitions . Bien sûr l'envie de jouer moi-même était une première idée. Je sais un peu jouer, mais je suis incapable de mener une partie, incapable de mobiliser mes pensées sur l'échiquier. C'était donc peine perdue... et surtout partie perdue ! Par contre j'ai vite compris que j'avais envie de rester dans cette ambiance des tournois en présentant mon travail, ce que je fais depuis 21 ans !
JOL : Peux-tu nous raconter ton chemin vers le monde de l'Art & des Échecs ? Comment t'est venue l'idée de fusionner ces deux univers ?
MB : J'ai étudié les Beaux-Arts à Saint-Omer puis à Lille, sans toutefois terminer le cursus car je suis partie voyager… L'enseignement de mes voyages et ma curiosité pour l'histoire sont une inspiration immense. J'ai compris que le jeu d'échecs était présent dans l'art depuis longtemps ! Dans les arts, la musique, la littérature. En fait j'appelle le jeu d'échecs mon « alibi » car il me permet d'explorer histoire, géographie, politique, religion, sciences sociales et art.
JOL : Tu te décris comme une « peintre échiquéenne » : qu'est-ce que ce terme évoque pour toi, en termes de sens et d'inspiration ?
MB : C'est vraiment un terme auquel je suis attachée : c'est l'identité de mon travail, c'est un guide qui me permet de suivre un chemin, ne pas m'éparpiller et pourtant toucher à beaucoup d'époques et de styles. On me demande souvent si je ne suis pas à court d'inspiration : vraiment pas, plus je travaille, plus je suis inspirée et trouve de nouvelles pistes à mûrir.