Jeudi 9 octobre, Ludovic Melier, membre de la commission « Art, Culture et Histoire », est invité par l'université de Poitiers au campus de Niort pour parler de la psychologie aux échecs. Voici deux articles qui lui sont consacrés. Ce premier article est un échange pour faire connaissance avec lui. Le suivant présente un résumé de son mémoire universitaire, ainsi que le texte original. Un aspect méconnu, mais passionnant du jeu d'échecs.

Jean Olivier Leconte : Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Ludovic Melier : Marié, papa de deux filles, j' enseigne en économie gestion en lycée professionnel depuis 20 ans. Ma passion pour les échecs m'a permis d'animer et d'enseigner au club de l'Echiquier Niortais depuis cinq ans. J'adore associé le jeu d'échecs à l'éducation, au sport et à la culture : j'ai crée des stages sports et jeu d'échecs (golf, tennis, …). D'ailleurs cette année, je réalise le projet « je réussis avec le jeu d'échecs » à la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Dans le même temps j'anime les compétitions Nationale 3 jeunes, championnat scolaire et coupe Loubatière à Niort.

JOL : Qu'est-ce qui t'a inspiré pour choisir ce sujet sur la psychologie échiquéenne pour ton mémoire ?

LM : Dans mes cours, adultes et enfants me posent souvent des questions sur leurs erreurs. Et en échangeant avec eux, les thèmes de la concentration, de l'attention, de la mémoire reviennent avec pertinence. Donc j'ai voulu savoir si des chercheurs s'étaient interrogés sur ces problématiques. C'est pour cela que j'ai repris des études universitaires en réalisant le DU histoire de la psychologie à l'Université Paris Cité. Mon mémoire portait sur les pères fondateurs de la psychologie du jeu d'échecs d'Alfred Binet à Adriaan de Groot. Le professeur Serge Nicolas, professeur de psychologie et spécialiste de l'histoire de cette discipline, m'a accompagné dans la réalisation de celui-ci.

JOL : Parmi tous les chercheurs que tu évoques (Alfred Binet, Cleveland, les Russes, Adriaan de Groot), lequel t'a le plus marqué ou surpris dans son approche ?

LM : Difficile de faire un choix, j'ai beaucoup aimé travail sur ces chercheurs. Mais si je ne devais en citer un seul, ça serait Alfred Binet : il a été le premier qui a mis en lien les interrogations philosophiques du jeu à l'aveugle d'Hippolyte Taine aux questions de psychologie scientifique et en particulier sur celle de la mémoire. Binet était un bourreau de travail exceptionnel et il a été le premier à étudier la mémoire des joueurs d'échecs. Son livre Psychologie des grands calculateurs et joueurs d'échecs est merveilleux. D'ailleurs, Binet a réussi à avoir des réponses à ces questionnaires de la part des meilleurs joueurs de l'époque dont un certain Siegbert Tarrasch.