Caruana, impérial, domine Maxime.
C'est l'histoire de l'arroseur arrosé. C'est aussi un résumé de ce que sont les échecs modernes à très haut niveau, où des parties peuvent parfois se décider sur la qualité de la préparation théorique dans l'ouverture.

Maxime Vachier-Lagrave avait pourtant évité sa variante Najdorf fétiche, et utilisé la défense Caro-Kann pour surprendre le jeune italo-américain. Pas de chance, l'entraîneur de ce dernier avait réalisé un travail spécifique sur la variante d'avance, et était parvenu à améliorer une partie disputée par Fabiano en 2012, avec l'idée 14.Tc1 suivi de 15.g4, qui n'a pourtant pas les faveurs de la machine a priori !
Les Blancs ont deux pions de moins, mais une initiative inquiétante, avec une position éclatée aux quatre coins de l'échiquier, d'une très grande complexité tactique. Dans cet étrange combat où se mêlent travail de mémoire pour reconstituer sa préparation, et travail de calcul intense sur l'échiquier, c'est le n°3 mondial qui prend le dessus. Puis, avec beaucoup d'avance à la pendule, il ne laissera strictement aucune chance au Français de compliquer les choses, et finira le travail très proprement, confortant son leadership dans le tournoi avec 2/2. Une défaite logique pour le Français, quasiment acquise dès l'ouverture, tant les problèmes posés étaient importants, et qui n'a donc aucune raison de démoraliser Maxime. Celui-ci, après avoir affronté les n° 1 et 3 mondiaux, rencontrera demain vendredi le n°2, Levon Aronian ! Qui dit mieux ?

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