Article publié en mars 2009 dans la Revue Échec et Mat, et rédigé par Vincent Moret, que nous remercions de nous avoir autorisé à reproduire ici son article.

Le 4 avril 2023, la Mairie de Paris représentée par Laurence Patrice, adjointe à la Maire de Paris chargée de la mémoire et du monde combattant, va inaugurer au 161 rue Saint-Honoré une plaque commémorative sur la façade de l'immeuble où se trouvait de 1855 à 1955 le mythique Café de la Régence.

Cette initiative, portée par Jean-Olivier Leconte, membre de la Commission Culture et Histoire de la Fédération Française des Échecs, permettra de rappeler l'emplacement de ce haut lieu des Échecs français.

Créé à la fin du XVIIe siècle, le Café de la Régence était en effet une adresse prisée par les joueurs d'Échecs. Vers 1730 – 1740, une « école française » du jeu d'échecs commence à prendre forme, dont le premier chef de file est François-André Philidor (1726-1795), installé au Café de la Régence et qui révolutionne le jeu d'échecs avec son livre L'Analyse des Échecs.

Le Café de la Régence gagne en popularité et devient le véritable temple du jeu d'échecs, supplantant ses rivaux. De nombreuses personnalités vinrent y jouer (Diderot, Rousseau, Napoléon Bonaparte ou encore Benjamin Franklin), ainsi que les grands champions comme Kermur de Legal, Alexandre Lebreton-Deschapelles, Lionel Kieseritzky, La Bourdonnais ou Daniel Harrwitz.

Avec l'agrandissement de la Place du Palais-Royal, l'ancien Café de la Régence est démoli en 1854 pour s'installer au 161 rue Saint-Honoré, à quelques dizaines de mètres de son emplacement initial. Une ère nouvelle commence pour le Café de la Régence qui restera jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale un lieu emblématique du jeu d'échecs.

À La Régence, hommes politiques (Jules Grévy, futur président de la République, Bonar Law premier ministre britannique…), écrivains (Musset, Tourgueniev…), acteur (Auguste Joliet…) jouent contre les plus grands joueurs d'échecs du monde. Citons Morphy, Steinitz, Lasker, Capablanca, Alekhine…. La France possède alors un lieu unique, lieu de pèlerinage incontournable pour les adeptes des 64 cases, avec ses objets de cultes, dont la fameuse table où Bonaparte y jouait aux échecs, relique de l'ancien Café de la Régence et mentionnée dans tous les guides touristiques.

La FFE remercie Jean-Olivier Leconte qui a mené avec succès ce projet qui valorise la riche histoire échiquéenne française, ainsi que la Mairie de Paris pour l'intérêt qu'elle porte à son patrimoine échiquéen.

« Si le temps est trop froid ou trop pluvieux, je me réfugie au Café de la Régence ; là je m'amuse à voir jouer aux échecs. Paris est l'endroit du monde, et le Café de la Régence est l'endroit de Paris où l'on joue le mieux à ce jeu ; c'est chez Rey que font assaut Légal, le profond, Philidor, le subtil, le solide Mayot ; qu'on voit les coups les plus surprenants et qu'on entend les plus mauvais propos ; car l'on peut être homme d'esprit et grand joueur d'échecs comme Légal, on peut être aussi un grand joueur d'échecs et un sot comme Foubert et Mayot. » (Diderot, Le Neveu de Rameau)

Découvrez l'histoire du Café de la Régence sur le site de Jean-Olivier Leconte.

Gravure célèbre de l'intérieur du Café de la Régence parue dans le Monde Illustré en 1874.

La Commission Culture et histoire vous propose de découvrir sur cette carte interactive les lieux qui présentent un intérêt historique ou culturel pour le jeu d'échecs. Si vous souhaitez proposer un lieu à ajouter sur cette carte, vous pouvez contacter Alain Barnier, Président de la Commission.

Jean-Luc HINAULT, membre de la Commission Médicale de la F.F.E. de 2001 à 2013, retrace dans un ouvrage intitulé "La Commission Médicale de la F.F.E., dans un livre mémoire la création de la Commission médicale et ses travaux avec l'aide des docteurs Thierry Barbier, médecin fédéral de 2005 à 2013, et Annick Pialot.

Après un avant-propos et une préface du Docteur Thierry Barbier son 1er président , le livre fait découvrir l'historique de la création de la commission puis son fonctionnement , avec ses actions et ses interventions dans le cadre de sa mission au sein de la fédération française des échecs. On y découvre également la commission médicale régionale de la ligue de Bretagne des échecs avec sa création , ses travaux , ses réalisations. Cet ouvrage qui se termine avec un épilogue du Docteur Annick Pialot, membre émérite de ladite commission.

L'ouvrage est disponible dans la librairie en ligne Thebookedition.com.

... mon premier Conseil d'administration de la FFE.

C'était mon premier Conseil d'Administration de la FFE ce dimanche 20 septembre 1970. Le Président Fédéral était alors Raoul Bertolo. J'y assistais en tant que tout frais délégué désigné par la Ligue de Normandie.

Le point essentiel de l'ordre du jour était la création de la CLE dans sa première version (Confédération des Loisirs de l'Esprit) avec le Bridge, les Dames et les Echecs. Par la suite, sous l'impulsion du Président Bongrand, la CLE s'enrichira à partir de 1974 d'autres fédérations.

Ndlr : Les Damistes (leur fédération était très modeste en effectifs) étaient représentés par un très vieux monsieur, ravi de voir sa discipline associée à la très grosse fédération de Bridge qui approchait les 100 000 membres tandis que notre FFE en était encore autour de 10-12000.

Cette “association” avec des joueurs de cartes ne faisait pas l'unanimité parmi les administrateurs FFE ; certain balourd, sans voir au-delà de l'aspect “visibilité-communication” alla même jusqu'à signifier au président du Bridge un “mais vous êtes moins nobles que nous” ???!

J'aimerais partager d'autres souvenirs de cette réunion avec d'autres participants de l'époque mais j'étais alors – et de très loin le benjamin de l'assistance...

Charles-Henri Rouah,
Directeur National des Classements
Directeur des Interclubs Nationale III
Directeur du Chalenge de Blitz FFE
Arbitre International & Formateur
1 Allée des Frênes - 77170 BRIE COMTE ROBERT
06 20 98 52 67
orscholz@club-internet.fr

Des rives de l'Indus jusqu'à celles du Tarn et de l'Agout, voyons comment le Jeu d'Échecs est parvenu à s'implanter dans notre département.

Introduit en Europe par les Maures en Espagne, et par les Croisés revenus du Proche-Orient, les Échecs n'ont pendant de longs siècles été pratiqués que par la noblesse, d'où son nom de « Jeu des Rois ». Ce n'est qu'au XIX° siècle que cette discipline va peu à peu conquérir l'aristocratie et la bourgeoisie. Mais il faudra attendre le milieu du XX° siècle pour assister à sa totale démocratisation sous le double effet de son importante implantation en URSS, et à un degré moindre dans les pays de l'Est, et de l'avènement, plus particulièrement en Occident, de la société dite des loisirs.

C'est ainsi que la Fédération Française des Échecs (FFE) sera créée dès 1921 et la Fédération Internationale (FIDE) en 1924.

Alors que les Échecs entreprenaient leur expansion planétaire, existait-il dans le Tarn des Cercles au début du XX° siècle, puis dans l'Entre-Deux-Guerres ? Des joueurs se réunissaient-ils dans les volutes de fumée de cafés populaires, au milieu des joueurs de belote, ou bien dans des lieux plus guindés ?

Aucun témoignage en ce sens, oral ou écrit, ne nous est parvenu et l'Histoire officielle des Échecs dans le Tarn débute donc après la 2° Guerre Mondiale alors que des Cercles existaient déjà depuis le début des années 1920 à Toulouse et à Tarbes.

Alexander Bock, étudiant en Allemagne, effectue une recherche sur un joueur peu connu ayant séjourné en France. Il s'agit de B. Hallegua, dont il pense qu'il était un juif séfarade de l'empire ottoman qui avait déménagé en France (probablement à Paris) quelque temps avant 1913 et qui avait peut-être même eu la citoyenneté française. Hallegua a participé aux tournois de Paris en 1913 et de Mannheim en 1914 (interrompu par la guerre).

Il est fait mention de ce joueur dans la revue « La Stratégie » en 1914, mais peu d'informations sont disponibles. Quel était son prénom ? D'où venait-il ? Sa date de naissance, de décès ? Quelle a été sa profession ? Et que lui est-il arrivé après l'été 1914 ? Si vous avez des informations, merci de les communiquer à Alexander Bock, Alain Barnier et Jean_Olivier Leconte.

Mails : alexander.bock@student.tu-freiberg.de , alain.barnier0@gmail.com et nmjol@free.fr