Entrevue avec Jérôme Houdin, membre de la commission Art, Culture et Histoire
02/09/2025
Jean Olivier Leconte : Peux-tu te présenter succinctement ?
Jérôme Houdin : Je suis né en 1963 et je suis le co-fondateur en 2020 de Route64, une société spécialisée dans l'évènementiel échiquéen. J'ai un parcours professionnel d'une trentaine d'années dans le travail social et médico-social (éducateur spécialisé, directeur d'établissement et formateur en travail social) et depuis une dizaine d'années je suis consultant-formateur et communicant indépendant, en parallèle de Route64.
JOL : Comment as-tu rencontré le jeu d'échecs ? Quel est ton parcours aux échecs ?
JH : J'ai découvert les échecs vers l'âge de 8-10 ans, dans une boite « multi jeux » (échecs, dames, petits chevaux, nain jaune, etc.) reçue à Noël. J'ai appris seul avec la notice et très peu joué. Par contre, je suis tombé amoureux de l'esthétique de ce jeu et me suis intéressé à son histoire et son actualité. À l'adolescence j'ai joué avec un échiquier électronique et lu le guide marabout des échecs de Frits Van Seters et Les échecs de Seneca au livre de poche, acheté les revues Europe échecs et Jeux et stratégie. J'ai pris ma première licence à presque trente ans. Comme joueur, je suis un gaffeur invétéré (je n'ai même pas besoin d'adversaires pour perdre), donc je ne joue quasiment jamais, mais mon intérêt pour l'univers des échecs ne s'est jamais démenti depuis 50 ans.
JOL : Tu es le co-créateur de la revue Route64. Une revue ambitieuse au sujet du jeu d'échecs qui s'est malheureusement arrêtée au bout de 2 ans. Avec le recul, qu'est-ce qui a le mieux fonctionné et qu'est-ce que tu ferais autrement si c'était à refaire ?
JH : Notre fierté est d'avoir réalisé exactement la revue que nous souhaitions, tant sur les sujets traités que sur l'objet éditorial. Mais économiquement, rien n'a fonctionné. La communauté échiquéenne est majoritairement plus intéressée par le jeu (le game) et sa technique que par les aspects historiques, esthétiques ou sociologiques du jeu d'échecs. Le démarrage était donc très lent, il fallait convaincre chaque lecteur un à un. Quand l'invasion de l'Ukraine en février 2022 a fait quasiment doubler le prix du papier, nous nous sommes alors retrouvés privés du temps nécessaire pour continuer, en zeitnot quoi ! Il a fallu cesser nos activités éditoriales pour ne pas mettre la clé sous la porte.