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Entretien avec Caroline Bottaro, réalisatrice de "Joueuse".   

20/08/2009

" Joueuse " est sorti en salle le 5 août. Comment le public et la critique accueillent-ils votre film ?
Je suis très heureuse de la façon dont le film est accueilli. L'histoire de cette femme de condition modeste qui parvient à changer son destin en se consacrant à la passion pour les échecs qui l'anime, semble toucher à la fois des joueurs confirmés et des personnes qui n'y connaissent rien. Beaucoup de spectateurs, et notamment des femmes, reviennent vers moi en me disant que le film leur a fait du bien... qu'elles ont envie d'apprendre, de se mettre à jouer... j'en suis très fière !

Contrairement à une majorité de films évoquant le jeu d'échecs dans lesquels rivalisent grossiers clichés et approximations, " Joueuse " donne une image positive de notre discipline. Est-ce votre perception des échecs ou seulement pour les besoins du tournage ?
Ce qui fascine le personnage joué par Sandrine Bonnaire au début de l'histoire, c'est la complicité sensuelle qu'elle perçoit entre le beau couple d'Américains qui joue aux échecs sur la terrasse de l'hôtel où elle travaille. En offrant un jeu à son mari, elle cherche d'abord à ranimer son couple. C'était pour moi un des paris du film : associer les échecs à une forme d'intimité, de communication profonde entre deux personnes. Une façon un peu inédite d'aborder le jeu...

Lors de la préparation et du tournage, vous avez fait appel aux conseils de la FFE, assisté à des tournois et rencontré des joueurs. Quels sont les aspects du jeu qui vous ont le plus intéressée ?
Je me suis lancée dans l'aventure du film sans être moi-même vraiment joueuse d'échecs, mais il était évidemment essentiel pour moi que tout ce qui concerne le jeu soit juste. La collaboration de la FFE, tant au stade du scénario et de la préparation que sur le tournage, a été précieuse : toutes les parties que jouent mes personnages ont été conçues spécialement pour le film et un conseiller était présent sur le plateau pour toutes les séquences où Sandrine Bonnaire et Kevin Kline s'affrontent autour de l'échiquier. Mais ce qui m'intéressait avant tout, c'étaient les tensions, les regards, les temps, les petits gestes, la concentration : toutes les choses concrètes qui se créent autour d'une partie.

Cet environnement échiquéen a-t-il changé votre approche du jeu et vous a-t-il donné envie d'y jouer réellement ?
J'aimerais avoir plus de temps pour m'y consacrer ! En assistant à des tournois au moment de la préparation du film, j'ai été fascinée par la passion qui anime les joueurs... cette passion, c'était le sujet de " Joueuse " !