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Interview de Mathilde Choisy, directrice générale de la FFE (2)   

17/08/2020

À quel point la FFE a-t-elle été impactée par la crise ?

Les licenciés ne se rendent peut-être pas compte à quel point la fédération est impactée. La FFE est un organisateur d'événements importants et l'annulation des deux championnats de France, sans compter le Top12, le championnat des Grandes Écoles ou les finales de coupes, représente un manque à gagner de 100 000 €. Sans parler des pertes de partenaires, d'homologations de tournois et de licences.

La FFE n'a pas de fonds propres. On ne peut donc pas faire un plan de relance comme la plupart des fédérations ont pu le faire. Heureusement, on a assuré la trésorerie grâce à un prêt garanti par l'État, mais il est difficile d'anticiper la diminution des effectifs à la rentrée. Nous avons tablé sur une perte de 40% dans le pire des cas, ce qui nous mettrait dans une situation très difficile.

Et les clubs ?

Les clubs ont encaissé leurs cotisations en début d'année, et leurs absences de recettes ont été relativement limitées. Certains ont bénéficié du chômage partiel et l'arrêt des interclubs a pu, dans une certaine mesure, leur permettre de faire des économies. Ceux qui sont le plus touchés sont ceux qui organisent de gros événements. Le festival international de jeunes de Saint-Lô, par exemple, a dû être annulé et c'est une perte de recettes conséquente. En fait, deux courants se dégagent parmi les clubs. Certains ont poursuivi une forme d'activité et ont pris en main les logiciels de visioconférence en donnant des cours sur internet ou en organisant des tournois en ligne. Ces clubs ne sont pas trop inquiets, car ils ont réussi à maintenir un contact important avec leurs adhérents. Par contre, certains clubs ont tout arrêté depuis le 15 mars et craignent de fait de perdre jusqu'à 50% de leur effectif.

Comment doivent-ils réagir ?

Il faut vraiment qu'ils aillent occuper l'espace public et animer les forums des associations à la rentrée. Il faut aussi nouer ou renouer des conventions avec les écoles. D'autant plus que le Ministère des Sports vient d'être rattaché à celui de l'Éducation nationale. Il faut profiter de cette opportunité et utiliser les nouveaux dispositifs alliant sport et éducation : le Plan mercredi, les Cités Éducatives, le 2S2C par exemple. Les clubs peuvent aussi se servir des projets qui ont été déposés dans le cadre de l'Agence nationale du sport. Pour 2020, nous avons eu 127 dossiers déposés, dont une très grande majorité d'actions concernant des projets scolaires, ce qui représente 49% d'augmentation par rapport à l'année dernière.

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